Spis treści
ThrènesThrène XVIItłum. Wacław Gasztowtt
La main du seigneur me foudroie,
Il m'enlève toute ma joie;
Le souffle à peine m'est resté,
Et bientôt il m'aura quitté.
Que le soleil brillant se lève
Ou que sa carrière s'achève,
Toujours égale est ma douleur,
Rien ne peut apaiser mon cœur.
Jamais ne finit ma tristesse,
Il faut gémir, pleurer sans cesse.
Il faut pleurer; ô Dieu des cieux,
Qui peut se soustraire à tes yeux?
Nous craignons de voguer sur l'onde;
Nous fuyons le canon qui gronde;
Et les maux viennent nous frapper
Quand nous croyons leur échapper.
J'avais caché dans la retraite
Mon existence humble et secrète,
Et mon toit par l'adversité
Ne pouvait être visité.
Mais la sagesse souveraine
Se rit de la prudence humaine,
Et m'a frappé d'autant plus fort
Que plus je défiais le sort.
Et mon esprit dont la jactance
Parlait si haut de sa constance,
Se connaît à peine aujourd'hui,
Bien loin de me servir d'appui.
Parfois pourtant il se redresse
Et cherche à calmer sa tristesse;
Mais que peut son faible secours?
Mes chagrins l'emportent toujours.
En vain notre âme s'évertue
À nier le mal qui la tue;
Et rire dans l'adversité
N'est que folie en vérité.
Cacher nos larmes sous le rire!
J'entends ce que vous voulez dire:
Mais par là, loin de s'en aller,
Le deuil ne fait que redoubler.
Le mal dont mon âme est atteinte,
Ne se calme que par la plainte.
Mais la faiblesse est un malheur,
La honte aussi blesse le cœur.