Kochanowski, Jan
[Thrènes - Introduction]
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Gasztowtt, Wacław
Gasztowtt, Wacław
Kowalska, Dorota
Niedziałkowska, Marta
Fundacja Nowoczesna Polska
Renesans
Liryka
Tren
Publikacja zrealizowana w ramach projektu Wolne Lektury (http://wolnelektury.pl). Reprodukcja cyfrowa wykonana przez Bibliotekę Narodową z egzemplarza pochodzącego ze zbiorów BN.
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Jan Kochanowski, Thr̀enes, [s.n.], Paris [1884]
Domena publiczna - Wacław Gasztowtt zm. 1920
1991
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2011-08-21
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Jan Kochanowski
Thrènes
Introduction
Sur la mort de sa fille
Quand, il y a quelques années, il fut question dans la presse polonaise
de célébrer en 1884 le troisième centenaire de la mort du véritable créateur de notre poésie nationale, je me demandai quelle part je pourrais
prendre à la célébration de cet anniversaire; et, encouragé par l'accueil
fait à mes traductions en vers de quelques-unes des œuvres de Słowacki,
j'entrepris de traduire également le chef-d'œuvre de Kochanowski, les
Thrènes sur la mort de sa fille.
Le moment est venu de publier ce travail, et ce n'est pas sans hésitation
que je le soumets au public polonais et français.
Nos littérateurs polonais retrouveront-ils dans cette copie quelques-unes
au moins des qualités du modèle? Son exquise sensibilité, sa simplicité
«divine», cette apparente absence d'art qui est le triomphe de l'art, cette
variété admirable de coupes et de rythmes qui rompt la monotonie de la
plainte et fait qu'elle devient chant et poème au lieu de rester simple
mélopée, et surtout cette nouveauté naïve et charmante de la langue naissante, quoique déjà parfaite, novitas florida linguaenovitas florida linguae (lat.) --- la nouveauté fleurissante de la langue.; tout cela n'aura-t-il pas
disparu dans une version française, que j'ai voulu aussi exacte que possible, où chaque vers de l'original est traduit par un vers qui lui correspond fidèlement, mais dans laquelle, pour être compris du lecteur
moderne, j'ai dû employer, tout en la teintant légèrement d'archaïsme, la
langue française actuelle?
Et, d'autre part, le lecteur français, que ne pourra séduire, si tant est
que nous ayons réussi dans nos efforts, le charme de la difficulté vaincue,
voudra-t-il admettre ce mélange de mythologie païenne et de christianisme, qui est le cachet de la poésie de Kochanowski comme de presque
tous les poètes du seizième siècle? Pourra-t-il assez se déprendre des
habitudes d'esprit que lui ont laissées la poésie pompeuse du dix-septième
siècle, le romantisme du dix-neuvième siècle et le naturalisme actuel,
pour goûter, dans le cas où nous l'aurions reproduite, cette simplicité si
touchante et parfois si naïve?
Quoi qu'il en soit, voici notre humble tribut à la mémoire de l'émule
et du contemporain des Arioste et des Ronsard, du devancier et du
précurseur des Cervantes, des Camoëns, des Tasse, des Malherbe et des
Shakespeare.
Puissent au moins nos lecteurs, en jugeant notre travail, se souvenir
de ce mot du poète latin: In magnis voluisse sat est.In magnis voluisse sat est (lat.) --- dans les choses grandes il suffit de vouloir (pour être apprécié).
V. G.